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Du sucre aux super-aliments : comment on continue de nous vendre la santé sans preuves

Table des matières :


Introduction : Ce que nous n'avons pas appris du sucre


Dans les années 70, le sucre n'était pas un ennemi : il était synonyme d'énergie, de force de volonté, de nutrition moderne. Les campagnes publicitaires l'emballaient dans des images de médecins, de graphiques scientifiques et de petits-déjeuners familiaux parfaits. Ce fut l'un des plus grands cas de manipulation visuelle et scientifique du XXe siècle.


Des décennies plus tard, le sucre est tombé en disgrâce. Mais son héritage est plus vivant que jamais. Car bien que son nom ne figure plus sur les trônes de la publicité saine, d'autres produits l'ont remplacé avec les mêmes astuces : suppléments miracles, smoothies detox, bonbons avec vitamines, collagène avec glamour. Les protagonistes ont changé, pas le scénario. Les images ont changé, pas la stratégie.


Ce post est un regard critique et visuel sur la manière dont les mêmes mécanismes de persuasion se répètent, en comparant directement le cas historique du sucre avec certains des produits les plus promus aujourd'hui.


2. Sucre comme énergie vitale vs. Bonbons fonctionnels et magnésium "anti-fatigue"


Années 70. "Le sucre vous maintient en forme". C'étaient les slogans accompagnés d'images d'exécutifs souriants, de ménagères organisées et d'enfants actifs. Le sucre était le carburant idéal pour la vie moderne. Ses publicités le montraient comme un coup de fouet propre, sûr et presque médical. Même le American Journal of Clinical Nutrition le soutenait, dans des études financées par l'industrie.

Aujourd'hui. On ne parle plus de sucre, mais d'énergie. Sous forme de bonbons "sains", de capsules de magnésium, de pilules pour "les performances cognitives". Des marques comme BetterMood, Yours ou Care/Of utilisent un design frais, moderne et minimaliste pour se positionner comme des alternatives naturelles à la fatigue, au stress et au manque de concentration.

Comparaison visuelle : hier, un cadre avec un costume et du sucre dans le café. Aujourd'hui, une influenceuse en sweat beige avec un pot photogénique de bonbons sans sucre, avec des promesses similaires : concentration, énergie, vitalité.

La vérité : la plupart de ces suppléments ont des preuves faibles ou non reproductibles. Mais le langage visuel et verbal fonctionne : il vend du bien-être sans preuves.


Actualité publiée dans les années 50 sur les bienfaits du sucre vs pack personnalisé de vitamines de Care/Of


3. Sucre comme contrôle alimentaire vs. Smoothies détox et jeûnes marketing


Années 70.L'une des publicités les plus cyniques de l’histoire disait : "Le sucre peut être la volonté dont vous avez besoin pour manger moins." Le sucre était alors présenté comme une stratégie pour perdre du poids. Des femmes minces et souriantes apparaissaient aux côtés de paquets de sucre dans le cadre de leur petit-déjeuner.

Aujourd'hui.Les smoothies détox, les jus verts et les cafés à l'huile MCT sont désormais vendus comme des outils de contrôle du poids. Le discours a évolué : on ne parle plus de calories, mais de "réinitialisation", d'"équilibre", d'"anti-inflammatoire". Mais le résultat est le même : une promesse rapide de contrôle corporel.

Des marques comme Fitvia, JuicePlus, Sbeltform et Yogi Detox regorgent d'images visuellement impeccables : des corps tonifiés, des arrière-plans blancs, des smoothies avec des pailles en bambou. La santé semble facile, savoureuse et photogénique.

Comparaison visuelle :Autrefois, une femme sur une balance à côté d'une tasse de sucre. Aujourd'hui, une influenceuse fitness en tenue beige, tenant un smoothie détox avec une esthétique de spa.

La vérité :La plupart de ces produits manquent de fondement scientifique concernant leur efficacité. Mais la photographie a évolué pour être encore plus convaincante.


Annonce de la revue Time des années 70 sur la consommation de sucre pour maigrir vs Publicité de Yogi Detox


Rapport de l'OCU sur le manque de preuves et les risques des régimes et des boissons detox


4. Sucre soutenu par des médecins vs. Collagène soutenu par des célébrités


Années 70. La Sugar Research Foundation finançait des études exonérant le sucre et blâmant les graisses. Ces études étaient publiées dans des revues scientifiques, sans déclaration de conflit d'intérêt. C'était du marketing déguisé en preuve scientifique.

Aujourd'hui. Le collagène est promu par des célébrités comme Jennifer Aniston (Vital Proteins) ou des influenceurs de beauté. Il n'y a pas d'études concluantes soutenant ses effets supposés sur la peau, les ongles ou les cheveux chez les individus en bonne santé. Mais la promesse de jeunesse et de beauté "de l'intérieur" fonctionne.

L'emballage de ces produits est luxueux, épuré, élégant. Les photos utilisent de la lumière naturelle, des tons pastel, des surfaces en marbre. Tout communique équilibre et authenticité.

Comparaison visuelle : autrefois, un graphique avec une courbe descendante de cholestérol. Aujourd'hui, un sourire parfait dans une cuisine blanche avec un pot de collagène en premier plan.

La vérité : le marketing de la santé est passé de la blouse blanche à la célébrité sans perdre en efficacité.


Le Dr Keys, père de la nutrition moderne, expliquant les bienfaits du sucre vs l'actrice Jennifer Aniston, promouvant Vital Protein


OCU – « Compléments de collagène : sont-ils vraiment efficaces ? »


5. Sucre sur la table familiale vs. Kombucha et "boissons conscientes"


Années 70. Le sucre était présent dans tous les petits-déjeuners. Les publicités montraient des familles heureuses, des petits-déjeuners avec des céréales sucrées, du pain blanc avec de la confiture, du lait sucré. Il faisait partie de l'imaginaire domestique.

Aujourd'hui. Le sucre est caché, mais la "conscience" est glorifiée. Kombucha, kéfir, boissons végétales avec des ajouts fonctionnels : probiotiques, adaptogènes, extraits de plantes. Elles sont vendues comme l'opposé du sucre, mais beaucoup ont un profil nutritionnel tout aussi discutable.

Des marques comme Remedy, Captain Kombucha, Moyu ou Vive Organic utilisent une photographie amicale, naturelle, émotionnelle. Des familles jeunes en pique-nique, des brunchs au soleil, des réfrigérateurs bien organisés.

Comparaison visuelle : avant, une mère servant des céréales avec du sucre. Aujourd'hui, un couple servant de la kombucha artisanale dans des verres en cristal. Le message est le même : bien-être familial, mais maintenant avec une esthétique éco-chic.

La vérité : beaucoup de ces boissons contiennent du sucre ou ne disposent d'aucune preuve scientifique pour les bienfaits qu'elles prétendent. Mais l'important, c'est l'image, pas l'information.


Annonce de Cola-Cao des années 70-80 vs promotion des jus de Vive Organic


6. Sucre invisible vs. Le langage visuel du "sans"


Années 70. Personne ne parlait de grammes. Le sucre était un ingrédient invisible, omniprésent. Il ne figurait pas sur l'étiquette. Son effet n'était pas remis en question.

Aujourd'hui. Le nouvel argument visuel n'est pas ce que le produit contient, mais ce qu'il ne contient pas : sans gluten, sans lactose, sans sucres ajoutés. Même si ces mentions sont parfois sans pertinence (comme "sans gluten" dans de l'eau ou "sans lactose" dans des produits végétaux), le langage visuel inspire confiance.

Les marques modernes savent maîtriser cette esthétique : étiquettes épurées, typographies douces, icônes de confiance, couleurs apaisantes.

Comparaison visuelle : avant, une étiquette sans information. Aujourd'hui, un emballage avec huit sceaux de "sans" et une palette de couleurs pastel qui rassure le consommateur.

La vérité : souvent, ce qui est omis visuellement est plus pertinent que ce qui est dit.


Annonce des années 70-80 de Nocilla vs. Emballage d'un produit de la marque New Nature


Pour approfondir l'analyse des étiquettes "sans" et leur impact réel sur la perception des consommateurs, vous pouvez consulter ce rapport de l'OCU :


7. Conclusion : Image saine, réalité sucrée


Nous rions aujourd'hui des publicités qui disaient que le sucre aidait à perdre du poids. Mais nous continuons à croire aux bonbons qui donnent de l'énergie, aux smoothies qui détoxifient et aux capsules qui rajeunissent. Nous continuons à tomber dans le piège, car les images qui vendent la santé sont plus convaincantes que n'importe quel argument rationnel.


Le marketing du sucre nous a appris que la science peut être achetée et que l'image peut déguiser toute vérité. Aujourd'hui, le design, la photographie et l'esthétique ont élevé cette leçon à un niveau supérieur.

Ce n'est pas le produit. C'est la façon dont nous le voyons.


Et tant que l'emballage visuel reste beau, propre et aspirant, nous continuerons à consommer ce qui nous rend malades en croyant que cela nous guérit.

Et toi ? Quel produit as-tu acheté à cause de son apparence plutôt que de ce qu'il offrait ? Quelle marque t'a convaincu plus par son esthétique que par les preuves ? Nous attendons vos réponses dans les commentaires.

 
 
 

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