top of page

Points clés sur les droits d’auteur et les droits à l’image

Ce que les marques, photographes et mannequins ne comprennent pas souvent (et qu’ils paient ensuite cher)


Sommaire :


1. Ce que personne ne veut lire (jusqu’à ce qu’il soit trop tard)


Dans le monde visuel actuel, tout le monde pense savoir ce qu’est une bonne image. Mais très peu savent vraiment à qui appartient cette image. Ou, pire encore : ils pensent que parce qu’ils l’ont payée, elle leur appartient automatiquement.


Chaque jour, marques, influenceurs, photographes et mannequins utilisent des images sans comprendre quels droits ils ont… et quelles limites ils ne devraient pas franchir. Le problème, c’est que tant que tout va bien, personne ne se plaint. Mais quand la relation se brise, quand la campagne prend de l’ampleur ou quand de l’argent est en jeu, le non-signé commence à coûter. Et cher.


Ce post est un manuel sans détours. Ici, on parle de propriété, droits à l’image, cessions, contrats et erreurs courantes. Parce que si vous travaillez avec des images et que vous vendez quelque chose aujourd’hui, il est indispensable de comprendre non seulement à quoi ressemble une photo, mais aussi qui peut l’utiliser, où et dans quel but.


2. La photo appartient au photographe. Point final.


Ce principe est aussi simple qu’ignoré. La paternité d’une image appartient, par défaut, à celui qui la réalise. C’est ce que stipule la Loi sur la Propriété Intellectuelle en Espagne et dans presque tous les pays.

✔️ Même si vous, en tant que marque, avez payé la séance, vous n’êtes pas propriétaire des photos. ✔️ Même si le mannequin est le protagoniste, il ne peut pas les utiliser librement sans l’autorisation de l’auteur. ✔️ Même si vous apparaissez sur la photo, cela ne fait pas de vous le propriétaire de la photographie.
Homme en t-shirt noir tenant un appareil photo

L’auteur de l’image conserve les droits d’exploitation sauf s’il existe un contrat stipulant le contraire. Cela inclut le droit de décider où elle est publiée, comment elle est utilisée, si elle peut être modifiée ou revendue.


Ça te semble extrême ? Ce n’est pas une exagération. En 2021, une influenceuse espagnole a été poursuivie par son photographe pour avoir utilisé les photos d’une séance dans une campagne publicitaire sans payer les droits d’utilisation commerciale. Le photographe a gagné.


Payer une séance ne fait pas de toi le propriétaire. Cela fait de toi un licencié, et seulement si un contrat est signé.


3. Le modèle a droit… à son image, pas à la photo


La deuxième erreur la plus courante est de penser que si tu apparais sur la photo, tu peux l’utiliser comme tu veux. Ce n’est pas le cas non plus.


Le droit à l’image protège toute personne reconnaissable sur une photographie. C’est un droit fondamental. Mais cela ne signifie pas que le modèle ait le contrôle sur la photo s’il n’en est pas l’auteur.


La clé réside dans la cession de droits à l’image. Une autorisation écrite (indispensable) qui permet l’utilisation de cette image pour un usage spécifique, pendant une durée déterminée et sur des supports définis.


Un consentement verbal ou une signature générique ne suffit pas s’il n’y a pas de précision sur l’usage.



Homme prenant une photo d'une femme dans un studio blanc. Ils sont tous les deux vêtus de noir.

Exemple réel :

Une marque de cosmétiques a utilisé une image d’un mannequin sur une affiche en boutique physique. La cession initiale ne couvrait que son site web. Résultat : plainte, retrait de la campagne et perte de l’investissement en impression.


4. Réseaux sociaux, reels et publicité : le trou noir du marketing moderne


Aujourd’hui, un site web ne suffit plus. Les images circulent sur TikTok, Instagram, les publicités Meta, les catalogues Amazon, les vidéos musicales, les reels viraux…


Chaque canal implique des enjeux juridiques différents. Et sans clauses claires, vous naviguez à l’aveugle.


Main utilisant un téléphone portable affichant plusieurs images. En arrière-plan, on aperçoit un ordinateur portable.

Une photo réalisée pour ta boutique en ligne peut-elle être utilisée dans une campagne publicitaire Instagram Ads ? Non, si cela n’est pas prévu dans le contrat initial. Peux-tu faire une vidéo avec des photos d’une séance et la publier sur YouTube ? Seulement si tu as l’autorisation du photographe et du modèle pour cet usage audiovisuel.

Et voici la partie la plus délicate : pour les campagnes promotionnelles payantes, les droits doivent être commerciaux, pas éditoriaux. Beaucoup de contrats ne le précisent pas, et c’est là que les poursuites commencent.


Voici une clause modèle (recommandée) :

« La présente cession d’image inclut l’usage commercial sur les médias en ligne, les réseaux sociaux, les canaux propres et les campagnes payantes, sans limitation territoriale, pour une durée de 24 mois à compter de la date de signature. »


5. Et le lieu ? Qui signe cela ?


Un autre aspect souvent oublié dans les productions visuelles : la localisation.

Photographier dans une maison privée, un magasin, un espace de coworking, ou même dans un lieu public avec des éléments reconnaissables nécessite une autorisation ou un contrat, surtout en cas d’utilisation commerciale.



Photographe prenant une photo d’un escalier où l’on voit plusieurs étages en vue plongeante (plan cenital).

Peux-tu utiliser le jardin de la maison de ton amie pour faire une séance photo pour une marque de vêtements ?Seulement si tu as son consentement écrit et que tu ne violes pas d’autres lois (comme la protection des mineurs, par exemple). Peux-tu utiliser une photo avec en arrière-plan une fresque murale célèbre ?Ça dépend. Si la fresque est protégée par des droits d’auteur (comme l’art urbain), tu dois obtenir l’autorisation de l’artiste.

Cas réel :

En 2019, une marque de streetwear reconnue a été poursuivie pour avoir utilisé une campagne avec des graffitis protégés sans consentement. Elle a dû payer des dommages et retirer tout le matériel.


L’architecture, l’art et le design sont aussi protégés par des droits. Ce ne sont pas seulement la modèle et le photographe qui comptent.


6. Checklist : Que doit inclure un contrat d’image bien rédigé ?


Un homme signant un contrat avec un stylo plume.

Ici, il n’y a pas de magie, mais une méthode. Un contrat professionnel (pour photographes, modèles ou marques) doit inclure, au minimum :


  • Durée de la cession (1 an, 5 ans, indéfinie… mais définie)

  • Zone géographique (Espagne, UE, monde entier)

  • Canaux d’utilisation (site web, réseaux sociaux, boutique physique, publicités, presse…)

  • Type de licence (exclusive ou non, transférable ou non)

  • Autorisation de modification, recadrage, adaptation

  • Obligation ou non de mentionner l’auteur

  • Rémunération (fixe ou variable)

  • Clause de retrait ou d’annulation anticipée

Sans cela, la cession n’a aucune validité légale. Et la plupart du temps, rien n’est même signé.

7. Et s’ils l’ont publié eux-mêmes sur les réseaux sociaux ? Est-ce que ça suffit ?


Non. Publier quelque chose sur Instagram ne signifie pas que vous pouvez l’utiliser en tant que marque. Même si la personne vous a identifié. Pour réutiliser du contenu généré par les utilisateurs (UGC), vous avez besoin d’un consentement formel, pas seulement d’un commentaire ou d’un like.


La seule exception : lorsque la personne a signé préalablement une cession pour usage promotionnel et a expressément accepté que son contenu puisse être utilisé. Et même dans ce cas, avec des limites.


Main tenant un téléphone portable et ouvrant l’application Instagram.

8. Conséquences réelles de faire les choses mal


Ici, il ne s’agit pas de théorie. Il s’agit de cas concrets tels que :

  • Un photographe qui poursuit une marque pour utilisation non autorisée de ses photos dans une campagne payante.

  • Un mannequin qui réclame une indemnisation parce que son image reste sur une boutique en ligne après l’expiration de la cession.

  • Un client qui réutilise d’anciennes photos dans un autre projet sans payer pour ce nouvel usage.

  • Un e-commerce qui perd des milliers d’euros en retirant des images à cause de problèmes légaux liés au lieu de prise de vue.

Tout cela arrive. Tout cela peut être évité.


9. Pourquoi tout cela est-il plus important aujourd’hui ?


Parce que nous vivons dans une culture visuelle saturée, où tout semble libre et réutilisable. Mais la surexposition ne supprime pas les droits. Elle les multiplie.

Parce que nous travaillons de plus en plus à distance, avec des équipes diverses, et sans contrats clairs.


Parce qu’une image mal utilisée peut provoquer une crise de réputation, une amende, ou la rupture avec un collaborateur clé.


Et parce que si vous prenez votre marque au sérieux, vous devez aussi prendre vos images au sérieux. Pas seulement leur apparence, mais aussi leur utilisation et à qui elles appartiennent.


Photographe prenant une photo d’un mannequin assis sur une chaise. Le fond est blanc et tous deux sont habillés en noir.

10. Conclusion : l’image professionnelle se signe aussi


Une bonne image ne se contente pas d’être éclairée, cadrée ou retouchée. Elle se négocie également. Ce qui n’est pas convenu est présumé. Et ce qui est présumé finit un jour par être contesté.

Si vous travaillez avec des images, travaillez aussi avec des contrats. Ce n’est pas de la bureaucratie, c’est du bon sens.


Ressources et liens utiles

 
 
 

Commentaires

Noté 0 étoile sur 5.
Pas encore de note

Ajouter une note
Imagen nocturna de marquesina iluminada con Texto FotoPro
bottom of page